Fin de semaine intensive de yoga Iyengar à Montréal

Les 19 -20- 21 mai 2023

Les yoga sutra sont considérés comme un yoga darsana. Darsana signifie vue, vision, système philosophique, et aussi miroir. Ainsi, nous dit B.K.S. Iyengar, le yoga a pour effet de refléter les pensées et les actions de l’adepte, comme dans un miroir. Le pratiquant observe le reflet de ses pensées, de son mental, de sa conscience et de ses actions et se corrige. Les yoga sutra guident le pratiquant vers la connaissance de sa vraie nature. Cette connaissance entraîne l’expérience de la liberté. Grâce à l’étude pleine d’ardeur des sutra et à sa dévotion, le pratiquant atteindra la connaissance suprême. Par la pratique, il irradiera la bonne volonté, l’amitié et la compassion.

Le yoga est donc un voyage vers l’âme et les yoga sutra sont un guide de voyage, une fiche technique, un mode d’emploi de la vie.

Vous êtes professeur(e)de yoga Iyengar, vous voulez retrouver les yoga sutra, vous voulez faire le lien entre votre pratique et les sutra. Cet atelier est pour vous. Vous n’êtes pas professeur(e) mais pratiquant(e) et cet atelier vous intéresse? Votre inscription pourrait être possible sur approbation de Marie-Andrée.

Cet atelier aura une partie pratique (pratique d’asana et de pranayama) et une partie théorique, l’étude des yoga sutra. L’atelier se fera en présentiel seulement et les places sont limitées.

Où : Sadhaka – École de yoga Iyengar, 10 avenue des Pins Ouest, local 228, Mtl, QC, H2W 1P9,

Horaire : vendredi :18h à 20h30, samedi : 9h à midi et 13h30 à 16h30, dimanche : 9h à midi.

Coût: 215$ (dépôt de 75$ à l’inscription). Le dépôt et le paiement peuvent être faits par Interac ou par chèque à l’ordre de Marie-Andrée Morin

Informations et inscription : Marie-Andrée Morin, 514-244-6720

      marieandreemorin7@gmail.com

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Faeq Biria

Faeq Biria a été un exemple de dévotion totale envers son Guru B.K.S. Iyengar. Il a consacré sa vie à faire connaître l’œuvre de son maître et à la propager dans le monde entier.

Chaque personne qui meurt laisse une trace. Parfois minuscule, trop souvent négligée et vite oubliée.

Faeq Biria, mon professeur bien-aimé nous a quittés. Et la trace qu’il laisse en moi est immense et profonde. Trace dans mon corps, qu’il m’a appris à connaître, à habiter, à soigner, à honorer. Dans la pratique, il m’a appris la précision, le courage, la persévérance et la détermination. Il m’a appris la bonté. Il m’a appris à prendre soin de moi-même et des autres. Il m’a appris à observer. Il m’a appris à voir.

Il a laissé une trace dans mon esprit. Il a nourri mon esprit, stimulé mon intelligence et calmé mon ego. Grâce à lui, j’ai étudié la philosophie et grâce à lui j’ai, entre autres, appris à faire des liens entre ma pratique des asanas et les textes de yoga, particulièrement les Yoga Sutra de Patanjali.

 Je suis entrée dans la salle de yoga de Blacons en juillet 1991. Peu après le début de ce premier cours avec Faeq, j’ai eu la certitude que j’avais trouvé le port ou je voulais accoster.

J’ai eu le grand privilège d’être son élève depuis trente ans.

Pendant tout ce temps, j’ai ouvert mon esprit et mon cœur, j’ai écouté avec attention et j’ai reçu son enseignement comme on goûte l’eau quand on a soif.

Il a laissé une trace immense dans mon cœur. Sa chaleureuse amitié, je la sentirai toujours.

J’ai ouvert il y a quelques jours mon cahier de notes de Blacons 1999. Le sutra à l’honneur était le I.20. Suivant la tradition, chaque dimanche soir, pour débuter et orienter la semaine, Faeq nous parlait de philosophie.

Viria, nous a dit Faeq, c’est l’engagement total. Il a précisé les termes. Il nous a parlé de l’importance de la répétition et précisé que la répétition seule n’est pas suffisante. Et la connaissance intellectuelle ne mène nulle part.

 La répétition régulière et l’engagement total permettent de parvenir à la conscience profonde.

Le troisième dimanche il a comparé l’engagement à un interrupteur électrique. L’interrupteur électrique est dans l’engagement total, à 100%. Mais c’est un travail mécanique, machinal. La différence entre la pratique et l’interrupteur nous a-t-il expliqué, c’est la révérence dans l’action.

Nous utilisons beaucoup les mots amour et amitié nous a-t-il dit, nous utilisons peu les mots compassion et révérence. La compassion est une rivière qui coule en nous. La révérence, c’est le Gange qui fait chemin arrière et remonte l’Himalaya pour retrouver la racine depuis laquelle il a coulé sur terre. C’est en suivant cette voie qu’on peut toucher la lumière, la pureté, la joie.

Tel était Faeq : la pratique, l’engagement total, la compassion, la révérence, la lumière, la pureté et la joie.

 La trace indélébile que Faeq a laissée en moi, il l’a laissée aussi à des milliers de personnes dans le monde entier. Son œuvre vit en nous. Puissions-nous lui faire honneur.


Série de cours (via Zoom) sur la pratique du pranayama

Avec Marie-Andrée Morin

Souffler. Reprendre son souffle. Respirer.

En chacun de nous existe un espace de paix, de stabilité, de sagesse et de lumière.

Le pranayama nous aide à retrouver cet espace.

Le pranayama, c’est le contrôle du souffle. Le souffle, c’est la vie. C’est notre nourriture la plus précieuse. Le mot Prana, généralement traduit par souffle, signifie aussi énergie vitale. Ayama signifie extension, régulation, retenue, contrôle. Le pranayama, dit B.K.S. Iyengar, c’est la création, la distribution et la conservation de l’énergie vitale. Il nourrit et ventile les cellules, les nerfs, les organes, l’intelligence et la conscience de l’organisme humain.

Notre état mental affecte notre posture et notre respiration. À l’inverse, nous pouvons agir sur notre état mental par la posture et la respiration.

La pratique du pranayama nous aide à libérer les tensions, elle nous nourrit, nous nettoie, nous apaise et nous énergise. Elle nous permet de revenir à l’essentiel, et de retrouver cet espace intérieur de paix, de sagesse et de liberté.

Informations pratiques :

La pratique du pranayama doit se combiner à une pratique des asanas. Ce cours s’adresse donc à des pratiquants qui connaissent (et pratiquent) Sarvangasana.

Matériel nécessaire : 4 couvertures, 2 blocs, 2 ceintures et idéalement 1 coussin.

Observation via l’écran et corrections individuelles.

Cours de 1h30 les vendredis de 16h à 17h30.                                     

Première étape : 6 cours, du 15 janvier au 19 février 2020

 Coût : 90$

Informations et inscriptions : marieandreemorin7@gmail.com


Penser juste pour voir clair

30
Après avoir énoncé ce que sont les yama (non-violence, ne pas mentir, ne pas voler, la modération et l’absence d’avidité) ainsi que les niyama (propreté, contentement, pratique ardente, étude de soi et abandon au divin), Patanjali nous rappelle dans les sutra suivants (II.33 et II.34) que yama et niyama ne s’appliquent pas qu’aux actions et aux paroles, mais aussi aux pensées. Il nous dit que les pensées contraires aux yama et niyama doivent être contrecarrées par le discernement.
Il y est question de pratipaksa bhavanam – produire, cultiver un courant contraire. Quand une pensée perturbante nous assaille, il faut nourrir la pensée contraire.
« Les pensées indésirables sont celles qui s’opposent au flot de la vie, que nous les exécutions nous-mêmes, que nous en causions l’exécution ou que le permettions chez les autres. Elles sont le produit de l’avidité, de la colère et de l’égarement; leur intensité peut varier de légère à modérée, à forte. Voilà pourquoi on doit alimenter les pensées contraires ». sutra II.34 traduction Bouchart D’Orval.
Nous arrivons assez facilement à contrôler nos gestes, nous arrivons la plupart du temps à contrôler nos paroles, mais nos pensées….nous les laissons souvent nous contrôler. S’il s’agit de pensées malsaines, elles ont d’abord un effet malsain sur nous-mêmes.
Selon Vivekananda , « chaque pensée vicieuse va rebondir, chaque pensée de haine est emmagasinée (stored up) et vous reviendra un jour avec un grande puissance sous la forme de quelque misère. Si vous projetez la haine et la jalousie, elles rebondiront avec un intérêt composé. Rien ne pourra les arrêter; une fois que vous les avez mises en marche, vous devrez les supporter (bear them) ».
Comment éloigner une pensée indésirable (selon yama et niyama)? D’abord, prendre conscience de sa nature, la reconnaître en utilisant le discernement, la sagesse discriminative. Ne pas la laisser grandir, ne pas la laisser pénétrer plus avant. B.K.S. Iyengar utilise la métaphore suivante : vous êtes une ville avec un port. Un cargo chargé de matières contaminées, dangereuses veut entrer dans votre port, le laisserez-vous entrer?
Ainsi faut-il voir les pensées malsaines qui se présentent.

Il nous faut donc pratiquer la vigilance, la pleine conscience, et choisir avec soin ce que nous cultivons.

À bientôt


Mise en oeuvre

29
Jusqu’au sutra II.28, nous étions dans l’aspect théorique du yoga, à partir d’ici on passe à l’aspect pratique.

B.K.S. Iyengar parle de « mise en œuvre » lorsqu’il aborde l’astanga yoga (les huit membres du yoga). L’astanga yoga, dit-il, agit comme une ligne de base et comme un tremplin pour favoriser l’évolution et la stabilité du corps, du mental et du soi.
Le premier membre dont on parle est yama (code moral).

II.30 ahimsa satya asteya brahmacarya aparigrahah yamah
Ahimsa : respect de la vie, non-violence
Satya : franchise, authenticité
Asteya : Ne pas voler, ne pas envier
Brahmacyara : chasteté, modération, continence
Aparigraha : refus de possessions inutiles, absence d’avidité
Yamah : disciplines, restrictions

Les yama sont la non-violence, la vérité, l’honnêteté, la modération et l’absence d’avidité.

Patanjali précise au sutra suivant (II.31) que ces règles sont universelles, elles ne sont pas limitées par le lieu, le moment ou les circonstances.
Ces règles peuvent (et doivent) également être un outil d’observation précieux lors de la pratique d’asana et de pranayama.
Au sutra suivant II.32, on aborde le deuxième membre du yoga : niyama (observances éthiques individuelles). Plus loin, Patanjali reviendra sur chacun des yama et niyama.

II.32 Sauca santosa tapah svadhyaya Isvarapranidhanani nyamah
Sauca : propreté, pureté
Santosa : contentement
Tapah : ascèse, désir ardent, zèle, pratique intense
Svadhyaya: étude de soi, études qui mènent à la connaissance de soi
Isvarapranidhanani : abandon au divin

Les niyama sont la propreté, le contentement, une pratique ardente, l’étude de soi et l’abandon au divin.

Voici comment Françoise Mazet traduit ce sutra :
« Être clair dans ces pensées et ses actes, être en paix avec ce que l’on vit, sans désirer plus ou autre chose, pratiquer avec ardeur, apprendre à se connaître et à agir dans le mouvement de la vie, telles sont les règles de vie que propose le yoga ».

À bientôt