Détester

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Les sources d’affliction ou de souffrance sont toujours présentes dans nos vies. Patanjali parle des klesa. Le quatrième de ces klesa est dvesa, haine ou aversion.
On a vu, au sutra II.7, que le plaisir mène à l’attachement.

II.8 Duhkha anusayi dvesah

Duhkha : tristesse, malheur, douleur, chagrin, détresse
Anusayi : lien étroit, adhésion à, qui vient de
Dvesah : dégoût, aversion, refus, haine

Le malheur engendre l’aversion.

Bien sûr, nous n’aimons pas souffrir, nous aimerions éviter le chagrin, la tristesse. Nous détestons ces sentiments. Cette détestation est une sorte de lien. On peut donc se retrouve attaché. -L’aversion, c’est l’adhésion à la souffrance, l’aversion est liée à l’attachement- dit Bouchart D’Orval.
L’attachement au plaisir est une servitude. La détestation, le refus de la souffrance est aussi une servitude. Les deux nous empêchent de vivre dans le présent.
Personne n’est à l’abri de la tristesse ou du malheur. Il ne faut pas le nier.
Toujours se rappeler qu’on est plus grand que l’émotion que l’on ressent. J’ai du chagrin mais je ne suis pas ce chagrin. Je ne veux pas le nier mais je ne veux pas qu’il prenne toute la place. Je ne veux pas qu’il me noie.

Il ne sert à rien de détester le malheur. Cette détestation devient un autre malheur.

Il faut prendre soin de soi. Prendre soin de Soi.
Cultivons la beauté et la bonté.
Cultivons d’abord la bonté envers soi.

Voici une petite prière bouddhiste que l’on peut réciter pour soi :
Puisse la compassion m’envelopper
Puissent ma douleur et ma peine être soulagées
Puissé-je être en paix.

Et pour les autres :
Puisse la compassion t’envelopper
Puissent ta douleur et ta peine être soulagées
Puisses-tu être en paix.

Prenez soin de vous.
À bientôt.