Mise en oeuvre

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Jusqu’au sutra II.28, nous étions dans l’aspect théorique du yoga, à partir d’ici on passe à l’aspect pratique.

B.K.S. Iyengar parle de « mise en œuvre » lorsqu’il aborde l’astanga yoga (les huit membres du yoga). L’astanga yoga, dit-il, agit comme une ligne de base et comme un tremplin pour favoriser l’évolution et la stabilité du corps, du mental et du soi.
Le premier membre dont on parle est yama (code moral).

II.30 ahimsa satya asteya brahmacarya aparigrahah yamah
Ahimsa : respect de la vie, non-violence
Satya : franchise, authenticité
Asteya : Ne pas voler, ne pas envier
Brahmacyara : chasteté, modération, continence
Aparigraha : refus de possessions inutiles, absence d’avidité
Yamah : disciplines, restrictions

Les yama sont la non-violence, la vérité, l’honnêteté, la modération et l’absence d’avidité.

Patanjali précise au sutra suivant (II.31) que ces règles sont universelles, elles ne sont pas limitées par le lieu, le moment ou les circonstances.
Ces règles peuvent (et doivent) également être un outil d’observation précieux lors de la pratique d’asana et de pranayama.
Au sutra suivant II.32, on aborde le deuxième membre du yoga : niyama (observances éthiques individuelles). Plus loin, Patanjali reviendra sur chacun des yama et niyama.

II.32 Sauca santosa tapah svadhyaya Isvarapranidhanani nyamah
Sauca : propreté, pureté
Santosa : contentement
Tapah : ascèse, désir ardent, zèle, pratique intense
Svadhyaya: étude de soi, études qui mènent à la connaissance de soi
Isvarapranidhanani : abandon au divin

Les niyama sont la propreté, le contentement, une pratique ardente, l’étude de soi et l’abandon au divin.

Voici comment Françoise Mazet traduit ce sutra :
« Être clair dans ces pensées et ses actes, être en paix avec ce que l’on vit, sans désirer plus ou autre chose, pratiquer avec ardeur, apprendre à se connaître et à agir dans le mouvement de la vie, telles sont les règles de vie que propose le yoga ».

À bientôt