Sérénité

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On fait du yoga pour différentes raisons, on veut être plus souple, moins stressé, on veut se sentir mieux. Comme on l’a vu dans les premiers sutra, le yoga nous propose une destination beaucoup plus profonde : Le yoga c’est l’arrêt des mouvements de la conscience. Alors, l’âme reste et resplendit dans sa demeure. Bien sûr alors, nous sommes sereins.
Pour devenir serein, il nous faut changer. Il y a des obstacles sur la route du changement. En ces temps de bouleversements, nous avons besoin plus que jamais de rester sereins. Il nous faut être vigilants et reconnaître les obstacles à la sérénité (cittaprasadanam).
Au sutra I.30, Patanjali nous parle de cittaviksepa : l’esprit perturbé, dispersé, fluctuant. Le sutra énumère les obstacles (antaraya) qui causent ces perturbations de la conscience :
Vyadhi : la maladie
Styana : inertie, manque de persévérance, d’intérêt, procrastination
Samsaya : doute, indécision due au scepticisme
Pramada : Négligence
Alasya : oisiveté, paresse physique
Avirati : incontinence, manque de modération, assouvissement des sens
Bhrantidarsana : vivre dans l’illusion, l’erreur, perplexité, confusion
Alabdhabhumikattva : être incapable de persévérer sur une voie, ne pas pouvoir garder ce qui est obtenu
Anavasthitatvani : état instable, rechute
Il ajoute au sutra I.31 :
Duhkha : Tristesse, chagrin, détresse
Daurmanasya : dépression, désespoir
Angamejayatva : agitation du corps
Svasaprasvasah : respiration désordonnée.
Nous reviendrons sur ces obstacles. Pour l’instant rappelons-nous les deux principes de base du yoga (I.12), pratique et détachement. Ici, détachement veut dire reconnaître l’obstacle mais ne pas s’y identifier.
Je ressens de la tristesse mais je ne suis pas cette tristesse. Je ressens du désespoir mais je ne suis pas ce désespoir.
Nous avons tendance à nous identifier à nos peurs, à leur donner toute la place. Alors nous oublions notre essence et nous nous figeons. Nous respirons moins bien, nous dormons moins bien, nous devenons confus…nous mourons de peur. Une partie importante de nous ne peut plus vivre. N’oublions pas notre essence, notre vraie nature rayonnante.
Respirons,
À bientôt