Graine de souffrance

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Dans les sutra suivants (II.10 – II.15), Patanjali nous dit que les klesa (causes de souffrance) créent des fluctuations de la conscience. Des pensées de plus en plus nombreuses et de plus en plus perturbantes s’agitent en nous. Patanjali propose la méditation pour calmer le mental.
Il précise que si la cause de souffrance est à un niveau subtil, on doit la réduire ou la détruire en l’empêchant de germer. Si une graine est desséchée, elle ne pourra germer. De la même façon, lorsque naît un soupçon de désir, de haine ou de peur, il sera plus facile à contrôler si on ne le nourrit pas. On empêche ce début de souffrance de germer.
Patanjali aborde ensuite la question du karma ou loi des causes et effets. Selon le karma, les actions passées sont les germes d’afflictions qui engendrent à leur tour d’autres actions. Principe d’action-réaction dirait peut-être Newton.
Nos actes ont des conséquences. Nos paroles ont des conséquences. Nos pensées ont des conséquences. Ici aussi, parfois il vaut mieux ne pas laisser germer. L’action juste apportera la joie, l’action non-juste apportera la souffrance.

Patanjali ajoute :

II.16 Heyam duhkham anagatam

Heyam : détruire, éviter
Duhkham : souffrance, tristesse
Anagatam : non encore survenue, future

Les souffrances non encore survenues peuvent et doivent être évitées.

« La souffrance passée est terminée. La souffrance que nous ressentons dans le présent ne peut plus être évitée, mais nous pouvons la réduire dans une certaine mesure par la pratique du yoga et le discernement. Les souffrances à venir peuvent être évitées en se soumettant dès à présent à la discipline yogique.
Le yoga est une thérapie préventive nous permettant de consolider notre santé mentale et physique afin de renforcer nos défenses pour détourner de nous, ou nous opposer aux afflictions non encore perçues ». B.K.S. Iyengar

Bonne pratique

À bientôt